Au Québec, on constate un manque de ressources spécialisées pour les personnes trans, particulièrement dans les régions éloignées du grand Montréal. Malheureusement, les services sexologiques spécialisés n’y font pas exception. Peu de professionnels.les sont formés.es dans l’accompagnement de personnes trans, et la grande majorité des services sont concentrés dans la région métropolitaine.
Sexualis a comme objectif de rendre les services de consultation en sexologie disponibles partout au Québec, et avec peu de temps d’attente pour avoir une consultation. Ce service est d’ailleurs disponible pour les personnes qui veulent consulter en lien avec leur identité ou leur expression de genre. Par ailleurs, il est important de sélectionner un.e professionnel.le qui saura fournir cet accompagnement adéquatement. Par exemple, on peut choisir un.e sexologue qui est membre de la WPATH (Association professionnelle mondiale pour la santé des personnes trans), qui a suivi une formation spécifique sur l’accompagnement des personnes trans et/ou qui utilise une approche de consentement éclairé et trans-affirmative. Cette approche est construite notamment sur une vision non binaire du genre, non pathologisante, misant sur le respect de l’auto-détermination et l’expertise des personnes sur leur propre vie (Pullen Sansfacon, 2015). De plus, des consultations avec des professionnels.les non spécialisés.es qui ne comprennent pas la complexité des situations des personnes trans, ou pire, qui tentent de les positionner comme homme ou femme et « traiter leur problème de genre », n’apportent aucun soutien, voire sont rapportées comme entraînant culpabilité, anxiété et ressentiment (Medico, 2014).
Le processus d’accompagnement d’une personne trans est différent pour chaque personne et chaque plan d’intervention est individualisé. D’ailleurs, le nombre de consultations en relation d’aide ou en psychothérapie et la durée du processus d’accompagnement diffère d’une personne à l’autre, en fonction de ses besoins et de ses objectifs de consultation.
De plus, un processus d’accompagnement sexologique concernant l’identité ou l’expression de genre ne vise pas à changer la perception de soi d’une personne, ni à évaluer si la personne est vraiment « trans », ou non. Il s’agit plutôt d’un « processus d’accompagnement dans lequel une personne passe d’une position de vie insatisfaisante à une situation plus satisfaisante, et le point d’arrivée ne se trouve pas nécessairement à l’intérieur des genres majoritaires » (Benastad, 2014).
Les consultations sexologiques peuvent répondre à plusieurs besoins et servir de discuter du vécu relatif à l’identité de genre d’une personne. Le.la sexologue veut notamment s’assurer que la personne qui consulte ait des attentes claires et réalistes par rapport aux démarches de transition possibles, afin que celle-ci puisse prendre une décision avec les bonnes connaissances et qu’elle soit préparée pour la suite des démarches qu’elle veut entreprendre.
Enfin, lorsqu’une personne commence une transition, cela peut avoir de multiples impacts sur elle et son entourage. Cela est une étape importante dans sa vie et qui parfois est attendue depuis longtemps. La tâche du.de la sexologue est d’accompagner cette personne, de la soutenir pendant ce processus de transition et d’évaluer le bien-être de la personne. D’ailleurs, il est important de bénéficier d’un soutien pendant cette période, particulièrement si la personne ne reçoit pas un soutien social et familial approprié.
Voici des exemples de thématiques qui peuvent être abordées lors des consultations sexologiques :
- Exploration des questionnements concernant l’identité de genre ;
- Exploration d’un rôle et d’une expression de genre ;
- Informations claires et justes concernant les concepts entourant l’identité de genre et les démarches de transition ;
- Exploration de la dysphorie de genre ;
- Acceptation de son identité ;
- Accompagnement pour faire les coming out ;
- Exploration des options de démarches de transition ;
- Soutien : avant, pendant et après la transition ;
- Exploration des défis qui devront être affrontés dans les relations ou dans la société ;
- Soutien et accompagnement pour la transition sociale, médicale et légale ;
- Préparation permettant de prendre une décision avec un consentement éclairé en ce qui concerne d’éventuelles interventions médicales ;
- Recherche de ressources communautaires et de groupes de soutien ;
- Lettres de référence pour démarches de transition (lorsque nécessaire) ;
- Etc.
Voici un lien pour une liste (non-exhaustive) des professionnels.les trans-affirmatifs du Québec :
https://fr.ismh-isms.com/ressources/liste-des-professionnels-trans-affirmatifs-du-quebec/
Ressources offrant des services pour les personnes trans (et LGBTQ+) au Québec :
https://www.conseil-lgbt.ca/membres/#organismes
Benestad E.E.P. (2014). De la dysphorie de genre à l’euphorie de genre : un voyage d’accompagnement, Sexologies, 19, 235-260.
De Tilly, M-É. et Tessier, S. (2016). Transidentité et variance de genre : mieux comprendre et accompagner les personnes trans ou en questionnement sur leur identité de genre, Le Néo, 47.
Medico, D. (2014). Éléments pour une psychothérapie adaptée à la diversité trans, Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 1(52), 120.
Pullen Sanfaçon, A. (2015). Parentalité et jeunes transgenres : un survol des enjeux vécus et des interventions à privilégier pour le développement de pratiques transaffirmatives, Santé mentale au Québec, 40, 93-107.
Le terme « trans » est employé ici comme terme inclusif de toutes les personnes présentant une identité, un rôle et/ou une expression de genre non conforme à ce qui est attendu dans une société et une période donnée, en d’autres termes, dont l’identité de genre ne correspond pas à son sexe et/ou au genre qui lui a été assigné à la naissance (personnes transgenres, non-binaires, de genre fluide, agenre, etc.) (De Tilly et Messier, 2016).