Souvent dans une situation stressante ( maladie, surcharge de travail, arrivée d’un nouvel enfant, etc.), on peut vivre une diminution de l’intérêt à avoir des relations sexuelles. Toutes interactions sexuelles pourraient être vécues comme étant intrusives, on réclame davantage notre ‘’bulle’’ et tranquillement la sexualité atterrit au bas de l’échelle des priorités. C’est une réaction légitime dans un contexte de stress. Pour d’autres personnes, on peut remarquer une augmentation du désir sexuel et le goût de rapprochements intimes. La sexualité peut être vue comme étant une façon de canaliser son stress, de s’offrir un moment de plaisir dans la tourmente ou de rechercher une proximité sécurisante auprès de l’autre. C’est aussi une réaction légitime en cas de stress.
Qu’on soit confiné ou non avec son partenaire ou ses partenaires sexuels, un des défis peut être de jongler avec différentes réactions face à la sexualité; surtout lorsqu’un des partenaires n’a plus envie d’intimité sexuelle et que l’autre recherche les rapprochements sexuels. C’est un terrain glissant comme dynamique de couple puisqu’il faut faire attention pour ne pas mettre de la pression sur le partenaire qui a moins de désir et ne pas accuser l’autre d’avoir ‘’trop’’ de désir. Autrement, on entre dans un cercle vicieux et ça créer généralement des répercussions sur l’ensemble du couple.
Les sexologues conseillent généralement de normaliser l’écart de désir sexuel entre les partenaires en l’exprimant ouvertement. On ne voudrait surtout pas que la différence de désir devienne un poids supplémentaire pour le couple. Nous recommandons donc de ne pas ‘’forcer’’ la sexualité, mais plutôt d’ouvrir la discussion sur des possibilités de situations dans lesquelles tous les partenaires se sentent bien. Pour être certaine qu’on se comprend bien, laissez-moi vous l’illustrer ainsi avec un exemple d’un couple hétérosexuel : Si Mme veut ‘’A’’ et que M veut ‘’B’’. Le couple pourrait essayer de créer ‘’C’’; une situation satisfaisante pour les deux. Ainsi, est-ce que ‘’ C’’ pourrait être des caresses plus sensuelles que sexuelles? Est-ce qu’on pourrait prioriser des activités d’affection et de complicité avant d’aller vers la sexualité ? Est-ce qu’on pourrait parler ouvertement de ce dont on aurait envie sans attente de l’autre? À vous de trouver votre ‘’C’’!
Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir un meilleur climat à la maison?
Avec les années en clinique qui commencent à s’accumuler, j’ai la chance de récolter plusieurs témoignages de trucs pratico-pratiques qui ont bien fonctionné pour certaines personnes. Il est possible qu’ils ne soient pas d’emblée miraculeux, mais méritent qu’on leur donne leur petite chance :
- Bouger : On prend un 20-30 minutes par jour pour se dégourdir à l’extérieur. L’activité physique peut être vue comme un antidépresseur et un anxiolytique naturel.
- Liste de tâches : On énumère l’ensemble des tâches à faire à la maison et on prend le temps de les diviser équitablement selon nos forces et personnalités.
- Solitude : On s’accorde un moment seul et on laisse le ou les partenaires avoir leur moment de solitude également.
- Time out : On évite que le conflit devienne un ouragan d’insultes en cessant la discussion dès qu’elle envenime. Attention, il faut reprendre la discussion un peu plus tard pour la conclure officiellement.
- Faire le chat au soleil : On prend quelques minutes pour s’asseoir et ne rien faire. Une pensée pour nos chats qui ont le don de trouver le meilleur endroit pour se prélasser.
- Routine positive : On se bâtit une nouvelle routine de couple : une tisane sur le divan avant d’aller dormir? Un nouveau défi de couple à chaque jour? Méditation ensemble? On partage les gratitudes de notre journée? On lit de la littérature érotique ensemble?
Et vous, quels sont vos meilleurs trucs pour créer un bon climat à la maison en cette période surréaliste?