Il y a bien des avantages pour certaines personnes à consommer avant, pendant et après un ébat! Perte d’inhibition, moins de gêne, plus à l’aise dans son corps, meilleure confiance en soi, mouvements plus fluides, réalisation de certaines choses qui, à jeun, serait plus angoissante ou douloureuse. Cependant, il existe des conséquences à la consommation d’alcool dans des contextes de relations sexuels.
Lorsque vous absorbez de trop grande quantité d’alcool et que par la suite il y a une relation sexuelle, cela devient à risque pour votre santé physique, sexuelle et émotionnelle. Il y a également un danger de développer une dépendance lorsqu’il vous faut absolument de l’alcool pour ressentir du plaisir, du désir et de l’envie.
L’alcool est la substance la plus répandue et certainement la plus accessible. Certaines personnes ayant consommé de l’alcool n’auront pas la même attention sur le port du condom que s’ils n’avaient pas consommé. Ce qui a pour effet d’augmenter les risques de contracter des ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang), les risques de grossesses non désirées et les risques d’avoir des partenaires multiples lors de la même occasion (sauf si c’est voulu et avec un consentement libre et éclairé) (Pica et coll., 2012; Cavazos-Rehg et coll., 2011; Connell, Gilreath et Hansen, 2009; Blais et al, 2018). Il ne faut pas oublier que dans un contexte de consommation, la personne qui a consommé et qui est intoxiquée, ne peut être considérée comme consentante aux actes sexuels. Donc il est important de savoir qu’il faut en consommer avec modération pour reprendre un slogan bien connu.
Certaines personnes vont regretter leur geste lorsque l’effet de l’alcool se sera dissipé. Un sentiment de honte et de mépris envers elle-même peut aussi être ressenti par la personne. Une crainte d’avoir fait quelque chose qu’elle n’aurait pas voulu en temps normal. Car ne l’oublions pas, l’alcool désinhibe, mais conduit parfois aussi au black-out ou coma éthylique, qui fait perdre en tout ou en partie les souvenirs de ce qui est arrivé. Il est angoissant pour une personne de ne pouvoir se remémorer ce qu’elle a fait, surtout si elle pense avoir eu des relations sexuelles pendant cette période et qu’elle ne se souvient pas de certaines choses, voire même de rien du tout. Le consentement dans cet état n’est donc clairement pas possible.
D’autre part, plusieurs personnes évoquent avoir vécu des relations sexuelles qui étaient mémorables sous l’effet de l’alcool et vont tenter de consommer pour retrouver cette sensation. La réponse à l’excitation sexuelle nécessite pour certains de consommer avant chaque relation. Une accoutumance peut donc se développer et la personne ressentira le besoin et la nécessité de consommer de plus en plus afin de retrouver le niveau d’excitation et de bien-être recherché.
N’oublions pas que, plus la personne ingère de l’alcool et plus les risques de ne pas avoir d’érection ou de lubrification vaginale augmentent. La personne se retrouve donc avec un nouveau problème qui cette fois sera physique, mais qui lui apportera bien des soucis sur le plan psychique et émotif. Peur de ne pas satisfaire l’autre, peur que ce ne soit pas aussi bon sans alcool, incapacité à ne pas consommer avant une relation sexuelle, dépendance à l’alcool, perte de sensation, sont quelques exemples de problématiques vécues par les gens qui ont développé une habitude à consommer dans des contextes sexuels.
En conclusion, il est important d’être au courant des faits et des risques inhérents à la consommation d’alcool. Pour le reste vous êtes les mieux placés pour juger des impacts que vos habitudes de consommation ont sur vous. Pour toutes questions ou pour vous aider avec vos troubles sexuels, n’hésitez pas à consulter un sexologue qui saura vous accompagner dans un mieux être et une meilleure santé sexuelle. Cheers!!
Blais et all.,Consommation de substances en contexte sexuel chez des hommes gbHSH de Montréal : 2009-2016; Drogues, santé et société, vol. 17, no 2, octobre 2018
Pica, L., Traoré, I., Bernèche, F., Laprise, P., Cazale, L., Camirand, H., Berthelot, M. et Plante, N. (2012). L'enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011. Institut de la statistique du Québec. 258 pages.
Connell, C.M., Gilreath ,T.D. et Hansen, N.B. (2009). A multiprocess latent class analysis of the co-occurrence of substance use and sexual risk behavior among adolescents. Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 943-951.